Version français en bas
Parallel to the military alliances formed before the First World War (Triple Alliance, Franco-Russian Alliance, and Triple Entente) the decades before 1914 were marked by vivid and rich scientific and economic contacts between the Russian Empire, the other European powers, and the United States of America. In the course of time the latter invested in the Russian Empire and transferred their know-how and capital. At the same time they increased their knowledge about this more or less unexplored country and expanded their influence in many aspects. Also Russia benefited from these ideological, scientific and economic interventions, such as in the fields of infrastructure or the professionalization of the sciences. In any case there was a mutual transfer.
The engagement of non-Russian states had an unintended side effect, because they had the possibility to 'test' new strategies and practices in the Russian Empire, which could be applied, if necessary, later in their own countries. Russia functioned as a 'testing ground'. Given Russia´s rich natural sources and its comparably late start of (proto-) industrialization, investors from abroad had great expectations investing in Russia. Moreover, this empire was much easier to reach than the United States, another 'Eldorado' for investors. Russia´s spatial proximity significantly reduced various costs (for the trip itself, the transportation of men and material etc.). Although the diverse exchange processes are basically known and partially investigated, there is no complete analysis of the scientific, technological and financial investments and interactions of European countries in the Tsarist Empire to date.
For historians, the scientific, technological and financial investments and the interactions of European countries in the Russian Empire are an ideal field for the investigation of historical processes of transfer. Proceeding from the premise that the Tsarist Empire could develop into a desirable investment country and that people, ideas and capital could circulate, despite Russia´s strict immigration and investment policy, between East and West, the following questions and aspects should be discussed at the conference:
- To what extent was the Russian Empire a kind of laboratory for foreign actors (politicians, industrialists, financiers, scientists, artists, etc.)?
- Which methods, strategies or policies were used in Russia, which were transferred back? What were the consequences of this re-implementation in the West?
- Which type of transfers existed in the fields of science, industry, the military, espionage or trade? Which actors were important? What kind of networks emerged? What were the reactions of public authorities inside and outside Russia?
- Which exchange processes and internationalizations took place in areas such as the fight against crime/crime prevention (e.g. Interpol), health (Red Cross/Red Crescent etc.), the transnational cooperation of artists (e.g. "Der Blaue Reiter") or political parties (for example, the Second International)?
- Which effects of modernization, alienation or adaptation resulted from foreign investment and its investors in Russia?
- What type of acculturation processes did foreign actors in Russia have to undergo?
- Did they acquire local knowledge? What were the effects of this knowledge in the homelands?
- What insights did the foreign agents gain in the peripheries of the Russian Empire into the latter’s character as a colonial power?
- To what extent and in which areas was the Russian province involved in these processes of transfer?
These are just some possible starting points; others, including micro-historical projects, are also welcome.
Please send an abstract (max. 2000 characters incl. spaces) and a short CV in English or French to both organizers.
Kerstin Susanne Jobst: kerstin.susanne.jobst@univie.ac.at
F.-D. Liechtenhan: francine-dominique.liechtenhan@paris-sorbonne.fr
Conference languages: French and English.
The conference will take place after the necessary funding has been received.
Appel à communications
“La Russie, champ d’expérimentation ? Les investissements scientifiques, technologiques ou financiers en Russie et les interactions des puissances européennes pendant les décennies précédant la Grande Guerre”
Organisateurs : Kerstin S. Jobst (Université de Vienne / Institut d’histoire d’Europe de l’Est), Francine-Dominique Liechtenhan (Centre Roland Mousnier, Université Paris-Sorbonne)
Dates: 9 et 10 juin 2016
Lieu : Paris, Fondation Singer-Poligniac
Langues : français et anglais.
Date butoir: 20 décembre 2015
Alors que se formaient les grandes alliances précédant la Première Guerre mondiale (Triplice, alliance franco-russe, Triple Entente), les décennies précédant 1914 étaient marquées par d’intenses échanges scientifiques et économiques entre la Russie, les autres puissances européennes et les États-Unis. Ces nations investissaient massivement dans l’empire des tsars, y transféraient leur savoir-faire et des capitaux et en profitèrent pour améliorer leurs connaissances tout comme leur influence sur cet immense pays. La Russie quant à elle profitait de ces interventions “idéelles” et économiques, par exemple en vue de l’amélioration de ses infrastructures ou la professionnalisation de la science, sans que l’on puisse parler de transferts unilatéraux (d’ouest en est). Un des objectifs majeurs de l’engagement des puissances occidentales était de “tester” de nouvelles stratégies ou de nouvelles pratiques dans l’empire russe pour éventuellement les appliquer plus tard dans leur propre pays. La Russie devint en quelque sorte un champ d’expérimentation. Sa richesse en matières premières et sa (proto-)industrialisation tardive, en comparaison avec les autres nations européennes, suscita les plus grands espoirs des investisseurs. Elle avait un autre atout, elle était plus facilement joignable que, par exemple, les États-Unis, ce qui réduisait les nombreux frais, dont le voyage, le transport des hommes comme du matériel etc. Ces nombreux processus d’échanges sont plus ou moins connus et ont fait l’objet d’un certain nombre de recherches ponctuelles. Or, il n’existe à l’heure actuelle pas d’analyse complète des investissements scientifiques, technologiques ou économiques combinée avec les interactions des puissances européennes dans l’empire des tsars.
Pour les historiens et historiennes, les investissements scientifiques, technologiques ou économiques offrent le terrain parfait pour des recherches relevant de l’approche des transferts. Partant de l’idée que la Russie puisse se développer en terrain d’investissions recherché et que les hommes tout comme les idées et les capitaux puissent circuler entre l’est et l’ouest, ceci malgré une politique d’immigration stricte et le contrôle des investissements par les autorités tsariennes, les aspects suivants pourraient être discutés pendant la conférence à venir :
-L’empire des tsars représentait-il une sorte de laboratoire pour les différents acteurs, qu’ils soient politiciens, industriels, financiers, chercheurs ou artistes, par exemple ? Quels procédés, stratégies ou politiques connurent une première utilisation en Russie pour être ensuite retransférés vers l’Ouest ? Quelles en furent les suites ?
-Quels étaient les transferts dans les domaines des sciences, de l’industrie, de l’armée, de l’espionnage ou du commerce ? Quels en étaient les principaux acteurs ? Quels réseaux en ont résulté ? Comment ont réagi les instances officielles ?
-Quels étaient les processus d’échanges et d’internationalisation, par exemple dans les domaines de la police (Interpol), de la santé (Croix rouge, Croissant rouge etc.), de la coopération transnationale des artistes (le Cavalier bleu) ou de mouvemens politiques (IIe Internationale) ?
- Quelles étaient les suites de ces investitions dans les processus de moderniastion, d’aliénation ou d’adapation en Russie ? Quels étaient les concessions à faire par les Occidentaux en Russie (acculturation, assimilation) ? Arrivaient-ils à y acquérir des savoirs locaux qui pouvaient avoir des suites dans leur pays d’origine en cas de retour ?
- Dans quel mesure et dans quels domaines les investissements se faisaient-ils dans les provinces russes ?
- Quelle était l’attitude des élites impériales dans les régions périphériques de l’empire russe par rapport aux investissements étrangers. Dans quelle mesure les transferts avaient-ils des retombées sur un certain caractère colonial des rapports avec le centre politique et économique ?
Il s’agit là de quelques aspects de cette problématique ; d’autres suggestions, relevant par exemple de la micro-histoire, sont aussi les bienvenus.
Les organisatrices vous prient de leur envoyer un abstract (2000 signes, blancs compris), et un bref cv soit en anglais ou en français aux adresses suivantes :
Kerstin Susanne Jobst : kerstin.susanne.jobst@univie.ac.at
Francine-Dominique Liechtenhan : francine-dominique.liechtenhan@paris-sorbonne.fr
Le colloque aura lieu sous réserve de l’octroi des finances demandées.