Thématique(s)
Cette publication s’attache à considérer les questions relatives à la culture du pouvoir et au pouvoir de la culture, en les replaçant autour de la Baltique comme lieu de création et de rencontre. Elle se veut ainsi pensée comme un espace d’observation privilégié nécessitant d’utiliser des méthodologies comme les transferts culturels ainsi qu’une historiographie transnationale, Avec cette thématique, les rapports entre la Baltique et l’Europe sont également un des axes à explorer, notamment en observant et replaçant dans le contexte des transferts ou des circulations culturelles et artistiques.
Par la pratique de l’histoire culturelle et politique, Tim Blanning dans son ouvrage éponyme, The Culture of Power and the Power of Culture (2002), ambitionne une étude complète de ce thème dans le cas de l’Europe du XVIIIe siècle. Salué pour son approche comparative et sa grande maîtrise de l’espace germanophone, cet ouvrage se limite toutefois à la trinité Allemagne, France et Angleterre, laissant de côté l’Europe orientale et nordique. La région de la Baltique est parfois réduite à l’étude de personnalités bien connues telles que Frédéric II de Prusse et Catherine II de Russie. La Baltique, carrefour culturel de l'Europe, a été au cours des siècles balayé par des jeux de pouvoirs politiques, intellectuels et artistiques, qui ont orienté le comportement des hommes en société et défini un sentiment d'identité partagé. Suivant les époques, les personnalités (monarques, penseurs, artistes, diplomates, etc.) et les institutions (ministères, académies, universités, musées, etc.) ont cherché à redéfinir leur attachement au reste du monde ou à se recentrer sur leur propre identité.
Nous souhaitons, comme nous y invitent Pierre-Yves Beaurepaire et Pierrick Pourchasse, à “décloisonner l’espace et le temps”4 en nous intéressant à la mise en avant de la pluralité des échanges qui existent depuis le Moyen Âge autour de cette mer. Ainsi, chaque discipline définit différemment ses contours : par son histoire, ses courants artistiques, sa population, sa langue. L’intérêt que représente pour nous l’espace baltique réside dans la pluralité des sujets qui s’offrent à étude, et surtout que nous pouvons analyser à travers de nombreuses disciplines : histoire et histoire de l’art, mais aussi géographie, linguistique, littérature, etc. Les contributions devront ainsi questionner les notions de culture et de pouvoir, et ce autour de la mer Baltique mais aussi à l’échelle du continent européen.