Le portrait individuel: réflexions autour d'une forme de représentation du XIIIe au XVe siècle

Le portrait individuel: réflexions autour d'une forme de représentation du XIIIe au XVe siècle

Veranstalter
ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALES; CENTRE ALLEMAND D'HISTOIRE DE L'ART, PARIS; FONDATION MAISON DES SCIENCES DE L'HOMME, PARIS; ÉCOLE DOCTORALE "BILD. KÖRPER. MEDIUM. EINE ANTHROPOLOGISCHE PERSPEKTIVE", KARLSRUHE
Veranstaltungsort
École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Amphithéâtre, 105, Boulevard Raspail, 75006 Paris
Ort
Paris
Land
France
Vom - Bis
06.02.2004 - 07.02.2004
Von
Dominic Olariu

Sous les auspices de l'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALES et avec le soutien
du CENTRE ALLEMAND D'HISTOIRE DE L'ART, PARIS,
de la FONDATION MAISON DES SCIENCES DE L'HOMME, PARIS
et de l'ÉCOLE DOCTORALE "BILD. KÖRPER. MEDIUM. EINE ANTHROPOLOGISCHE PERSPEKTIVE", KARLSRUHE

Le portrait individuel: réflexions autour d'une forme de représentation du XIIIe au XVe siècle

À travers des conférences et des discussions, les intervenants de différentes disciplines exploreront les premiers portraits ressemblants. Le colloque abordera ainsi la genèse d'un genre artistique captivant, habituellement attribuée à la Renaissance.
L'auditoire aura l'occasion d'intervenir lors des discussions.

THÈME DU COLLOQUE

La représentation de l'homme fait l'objet d'un grand changement entre les XIIIe et XVe siècle. " Portraiture is the depiction of an individual in his own character ", propose John Pope-Hennessy en 1963, en se référant aux portraits depuis le XVe siècle. Mais en désaccord avec ce point de vue, fréquemment rencontré, des représentations ressemblantes et individuelles existent en Italie dès la fin du XIIIe siècle et elles n'expriment pas forcément le caractère d'un individu : certaines statues funéraires de cette époque illustrent bien la fidélité de ressemblance que les représentations humaines peuvent déjà atteindre. Ces statues, étaient-elles déjà des portraits ou seulement des prototypes ? Le point de vue de Pope-Hennessy devrait-il être reconsidéré ?
Certes, une définition univoque du terme, à travers les pays et les cultures, n'existe probablement pas. Ce ne sera d'ailleurs pas non plus un objectif du colloque d'en formuler une. Il est néanmoins possible d'attirer l'attention sur le fait que la valeur sémantique de " similitude " semble être contenue dans le terme " portrait " depuis son apparition au XIIe siècle. Ceci justifierait donc la proposition, suggérée par le colloque, de considérer les représentations individuelles de l'homme, à l'époque en question, comme des portraits ressemblants.

Par ailleurs, certaines pratiques de l'époque indiquent que la figuration individuelle, qu'elle soit définie comme portrait ou non, existe déjà et que la ressemblance y joue un rôle primordial. Il suffit de prendre pour exemple la liturgie funéraire. Les dépouilles des hauts dignitaires, exposées pour leur vénération sur le catafalque, sont minutieusement reproduites par leurs statues funéraires, souvent jusque dans les moindres détails. Peut-on voir là une tentative de transfert, sur leurs substituts en pierre, des fonctions sociales des corps exposés ?

La raison d'être de ces représentations semble d'ailleurs tenir précisément à l'extrême dignité des personnes représentées, dignité théologiquement justifiée et liée à l'émergence d'une nouvelle conception de l'homme à la fin du XIIIe siècle : l'homme en tant qu'image de Dieu, imago Dei, implique des réflexions très complexes sur les rapports entre image et original, copie et modèle, imitant et imité.
Dans cette perspective, la ressemblance acquiert une signification toute spécifique. Dans quelle mesure le portrait est-il vraiment le substitut de son modèle et dans quelle mesure dépasse-t-il son modèle, en exprimant davantage qu'une pure similitude ? Au XIIIe siècle par exemple, le portrait individuel peut représenter, grâce à sa ressemblance même au modèle, la proximité de cette personne à Dieu. Il peut ainsi devenir un type de représentation susceptible d'être instrumentalisé à diverses fins.

Le colloque tentera d'analyser les fonctions politiques, religieuses, ou sociales, ayant pu conduire à la genèse des portraits individuels.

Dans ce cadre, des contributions sur la problématique de la " similitude " enrichiraient considérablement le débat, quand bien même le sujet serait abordé sous un angle non médiéviste.

Programm

PROGRAMME

VENDREDI, 6 FÉVRIER 2004

13h30 - 14h00
Ouverture du colloque

Président des séances : Jean-Claude Schmitt

NOUVEAU :
14h00 - 14h45
Jean-Claude Schmitt,
Professeur d'anthropologie médiévale, École des hautes études en sciences sociales, Paris
"Mimésis et imitatio"

14h45 - 15h30
Dominic Olariu,
École des hautes études en sciences sociales, Paris/Staatliche Hochschule für Gestaltung Karlsruhe
"Une hypothèse sur la genèse du portrait individuel"

15h30 - 16h00
Pause

Présidente des séances: Séverine Lepape

16h00 - 16h45
Agostino Paravicini Bagliani,
Professeur d'histoire médiévale, Université de Lausanne
"Les portraits de Boniface VIII"

16h45 - 17h30
Beate Fricke,
Université de Rome
"Unmasking the Holy Face and Confronting the Sacred. The Invention of a new Type of Head Reliquary under the Angevins"

CHANGÉ :
17h30 - 18h15
Hans Belting,
Professeur d'histoire de l'art, Staatliche Hochschule für Gestaltung, Karlsruhe
"Le portrait médiéval et le portrait autonome. Une question."

SAMEDI, 7 FÉVRIER 2004

Président des séances: Thomas Gaethgens

9h30 - 10h15
Gerhard Wolf,
Professeur d'histoire de l'art, Institut allemand d'histoire de l'art, Florence
"Les portraits chez Dante"

CHANGÉ :
10h15 - 11h00
Enrico Castelnuovo,
Professeur d'histoire de l'art médiéval, Scuola Normale Superiore, Pise
"Les portraits individuels de Giotto"

11h00 - 11h30 Pause

CHANGÉ :
11h30 - 12h15
Anika Disse,
École des hautes études en sciences sociales, Paris
"Figures de l'auteur : Boccace dans son oeuvre"

NOUVEAU :
12h15 - 13h00
Albert Châtelet,
Professeur d'histoire de l'art, Université de Strasbourg
"Portrait et dévotion"

13h00 - 15h00
Pause de déjeuner

Président des séances: Philippe Cordez

15h00 - 15h45
Norbert Schneider,
Professeur d'histoire de l'art, Université Fridericiana, Karlsruhe
"Aequalitas. Zu Jan van Eycks Porträts"

15h45 - 16h30
Danièle Cohn,
Professeur de philosophie, École des hautes études en science sociales et École normale supérieure, Paris
"Ressemblance, identité, individualité : remarques sur le portrait"

16h30 - 17h00 Pause

17h00 - 17h45
Gregor Wedekind,
Centre allemand d'histoire de l'art, Paris
"Mimesis. Jan van Eycks sogenanntes Bildnis der Arnolfini"

17h45 - 18h30
Paul T. Werner,
PhD. Professeur d'Histoire du Dessin, School of Visual Arts, New York
"Katerina l'Africaine ou la ruse du dessin"

Organisation : Dominic Olariu (EHESS, HfG)

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Le colloque sera le deuxième volet d'une manifestation franco-allemande, dont le premier volet, indépendant, s'est tenu les 21 et 22 novembre 2003, dans l'auditorium du Zentrum für Kunst und Medientechnologie (ZKM), Karlsruhe, Allemagne, sous le titre : "CORPS ET IMAGE. TECHNIQUES DE L'IMAGE ET RÉFLÉXIONS SUR L'IMAGE DU XIIe AU XVe SIÈCLE"

Organisation : Katrin Kärcher, Kristin Marek, Raphaële Preisinger, Marius Rimmele (École doctorale: "Bild. Körper. Medium. Eine anthropologische Perspektive.")

Kontakt

Dominic Olariu (EHESS, HfG)
portraitindividu@aol.com

http://kunstwissenschaften.hfg-karlsruhe.de/kolleg/spaetma02.html; http://www.msh-paris.fr/frame_bn2.htm; http://www.dt-forum.org/portraet.html
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