Compte tenu de son importance pour les Lumières en France, en tant que rédacteur principal de la « Correspondance littéraire », confident de Diderot ou meilleur ennemi de Rousseau, il est étonnant de constater combien peu de traces Friedrich Melchior Grimm a laissé dans les études dix-huitièmistes, surtout en Allemagne. Malgré sa place centrale dans l’échange culturel franco-allemand, l’histoire des médias, ou bien la critique d’art, il n’a fait l’objet que de quelques travaux relativement isolés, traitant d’aspects partiels de son œuvre.
L’absence d’étude d’ensemble et de véritables « études grimmiennes » s’explique entre autres par un ressentiment envers sa personne, source d’une méconnaissance de son œuvre, dont les traces se trouvent encore dans les études récentes : Grimm était souvent considéré, même par certains dix-huitièmistes, comme un carriériste implacable qui se servit de la Correspondance littéraire uniquement comme d’un tremplin pour son ascension sociale. Par surcroît, la valeur de la Correspondance même était souvent réduite aux grands textes des Diderot qui y ont paru (Jacques le Fataliste, Le Rêve de d'Alembert…).
Depuis les travaux du romaniste Jochen Schlobach, on a commencé à réviser ces jugements. La Correspondance littéraire est aujourd’hui reconnue non seulement comme une des meilleures sources pour l’étude des Lumières mais aussi comme modèle d’un genre sui generis de la presse manuscrite, assurant le transfert culturel entre la France et les cours princières européennes. La nouvelle édition critique de la Correspondance, commencée au début du XXIe siècle au Centre international d'étude du XVIIIe siècle à Ferney-Voltaire sous la direction d’Ulla Kölving, constitue, pour la première fois, une base fiable et sûre pour l’étude de divers complexes thématiques ainsi que pour l’intégration de ce périodique dans l’histoire des médias et de la communication. En outre, les recherches accomplies dans le cadre de la préparation de l’édition critique ont beaucoup contribué à approfondir nos connaissances sur différents aspects de la vie et de l’œuvre de Grimm tout en démontrant son ancrage dans les contextes médiatiques et discursifs de son temps.
Il nous semble que l’heure est venue de réunir, pour la première fois dans la ville natale de Grimm, des chercheurs de diverses disciplines, afin de rassembler les résultats obtenus jusqu’à présent et d’élaborer une vue d’ensemble sur ce protagoniste des Lumières. Outre l’exploration de différents contextes socio-culturels dans lesquels Grimm agissait, le colloque se focalisera surtout sur son rôle de penseur des Lumières, à la fois typique et original, ainsi que sur son engagement pour l’établissement de réseaux et de médias censés établir des liens entre Paris et des représentants de la « société des princes » européenne. Notre colloque se donne trois objectifs principaux : conjuguer études biographiques et approches médiologiques et sociologiques (analyse de réseau) en tenant compte de la nouvelle histoire intellectuelle, exploiter et approfondir de nouvelles thématiques (p. ex. : la pensée politique de Grimm et ses rapports avec le discours colonial), viser une systématisation des résultats dans la perspective de compléter l’image de Grimm dans son cadre spatio-temporel.
Nous n’aspirons donc pas seulement à une réhabilitation d’un acteur clé des Lumières, mais davantage encore à replacer cette figure exemplaire dans les contextes du journalisme et de l’histoire de la communication, de la (pensée) politique et de l’histoire sociale – et ce dans une perspective franco-allemande. C’est ainsi que nous espérons contribuer également à une différenciation de l’image que nous nous faisons de l’époque des Lumières en France et en Europe.
Pour les participant(e)s la journée d’étude sera l’occasion de situer, de manière complémentaire, leurs propres approches disciplinaires mais surtout de développer et de formuler de nouvelles problématiques transversales. Une publication des actes est prévue sous forme de supplément de la revue Romanische Studien.
Es ist erstaunlich, wie wenig Spuren Friedrich Melchior Grimm in Regensburg, aber auch in der deutschen Aufklärungsforschung hinterlassen hat, angesichts seiner zentralen Stellung für die Aufklärung in Frankreich und darüber hinaus – etwa als Redakteur der „Correspondance littéraire“, Vertrauter Diderots oder Intimfeind Rousseaus. Seine Bedeutung als Schlüsselfigur des deutsch-französischen Kulturaustauschs, der Mediengeschichte oder der Kunstkritik ist bisher nur in einigen Facetten und aus Einzeldisziplinen heraus erforscht worden.
Das Fehlen einer systematischen Grimm-Forschung lässt sich auch mit einer bis heute verbreiteten Verkennung seiner Person und seines Werks erklären: Selbst manchen Aufklärungsforschern/innen gilt er teils noch als ruchloser Karrierist, der die Correspondance littéraire allein als Sprungbrett für seinen sozialen Aufstieg nutzte. Der Wert seines Periodikums wurde wiederum oft auf die dort erschienen großen Texte Diderots (Jacques le Fataliste, Le Rêve de d'Alembert …) reduziert.
Mit den Arbeiten des Romanisten Jochen Schlobach begann die Revision dieser Einschätzungen. Die Correspondance littéraire wird heute nicht nur als eine der bedeutendsten Quellen für die Erforschung der Aufklärung, sondern auch als handschriftlicher Medientypus sui generis anerkannt, der die Kommunikation und den Kulturtransfer zwischen Frankreich und den europäischen Fürstenhöfen maßgeblich beförderte und strukturierte. Die noch unabgeschlossene historisch-kritische Neuedition, die seit Anfang des Jahrhunderts am Centre international d'étude du XVIIIe siècle in Ferney-Voltaire unter der Leitung von Ulla Kölving erscheint, bietet nun erstmals eine gesicherte Textgrundlage sowohl für Untersuchungen einzelner thematischer Komplexe als auch für kommunikationsgeschichtliche Einordnungen des Gesamtmediums. Die im Rahmen der Vorbereitung dieser Edition unternommenen Forschungen haben zudem dazu beigetragen, die Kenntnisse über verschiedene Aspekte von Leben und Werk Grimms zu vertiefen sowie mediale und diskursive Kontexte, in denen er agierte, sichtbar zu machen.
Erstmals möchten wir darum an Grimms Geburtsort Forscherinnen und Forscher verschiedenster Disziplinen versammeln, um einzelne Zugänge zu einer Gesamtschau zusammenzuführen. Neben der grundlegenden Erkundung unterschiedlicher soziokultureller Kontexte fokussiert sich die Tagung vor allem auf Grimms Bedeutung als Ideengeber der Aufklärung, dessen spezifischer Denkstil durch Offenheit, Polyperspektivität und adressatenorientierten Kontextualismus gekennzeichnet war, sowie seine Aktivitäten als Netzwerker und Kommunikationsvirtuose, der französische Kulturproduzenten mit Vertretern der europäischen Herrschaftselite zusammenbrachte. Dabei verfolgt die Tagung das dreifache Ziel - biographische mit medienwissenschaftlichen, soziologischen und ideengeschichtlichen Ansätzen zu verbinden, neue Themen zu erkunden und zu vertiefen (z.B. Grimms politisches Denken) sowie auf die Systematisierung der Ergebnisse in Form einer epochenspezifischen Synthese hinzuarbeiten. Es geht nicht nur um die fällige Rehabilitierung eines bedeutenden europäischen Akteurs des 18. Jahrhunderts, sondern in erster Linie um eine umfassende Rekonstruktion einer exemplarischen Aufklärer-Figur in ästhetik- und ideengeschichtlichen, sowie kommunikations-, politik- und sozialhistorischen Kontexten ihrer Zeit. Somit soll die Tagung zu einem differenzierteren Bild der Aufklärung als historischer Epoche beitragen.
Für Teilnehmer/innen wird die Tagung nicht nur eine Gelegenheit darstellen, die je eigenen (fach-)spezifischen Zugänge zur Figur Grimms komplementär zu verorten, sondern auch gemeinsam, neue, interdisziplinäre Fragestellungen überhaupt erst zu entwickeln. Eine Veröffentlichung der Beiträge in den Beiheften der Zeitschrift Romanische Studien ist geplant.